
Et si je disais oui ?
Majorque.
Rien que ce mot suffit à faire battre mon cœur autrement.
J’y ai ri avec elle. Rêvé avec elle.
On s’est amusé à imaginer une autre vie au détour d’un rocher, d’un commerce abandonné, d’un balcon sur la mer. Elle lançait, avec ce sourire que je connais par cœur : « Et si on remblayait un peu, on ouvrait un bar pieds dans l’eau ». Moi je riais, mais je sentais que ce n’était pas tout à fait une blague. C’était un rêve à mi-voix. Une projection tendre.
Et puis un jour, elle ne rêvait plus. Elle m’a dit : « Viens ».
Pas pour tout partager, pas pour tout fusionner.
Mais pour être là.
Dans la même ville.
À portée de regard. À portée d’envie.
Ce n’est pas rien, ce qu’elle m’a dit.
C’est tout.
Et moi, je suis là, sur ce fil entre vertige et évidence.
Je crois que je suis prêt. Prêt à faire ce pas.
Mais j’ai peur. De quitter. De perdre. De rater.
Et si je me trompais ?
Et si je ne trouvais pas ma place ?
Mais peut-être que réussir, ce n’est pas avoir un plan parfait.
Peut-être que c’est juste oser. Même en tremblant.
S’avancer vers ce qui nous appelle.
Je ne sais pas encore exactement ce que je ferai là-bas. Mais je sais ce que je veux vivre. Alors je vais tenter. Une année test. Une mise en disponibilité. Un mouvement sincère.
Pas une fuite. Un choix.
Pas une échappée. Une direction.
Vers elle. Vers moi.
Vers cette lumière qui me fait du bien.
Et si je tremble encore, c’est peut-être bon signe.
C’est que je suis vivant.
Et que j’ai encore tout à vivre.

