Résilience

Debout, malgré tout

Il y a ceux dont l’enfance a le goût du silence… Pas celui qui berce, non. Celui qui mord, celui qu’on impose. Le silence des portes qui claquent trop fort, des regards qui évitent, des mots qui ne viennent jamais ou qui viennent trop — trop durs, trop froids, trop destructeurs.

Il y a ceux qu’on n’a pas pris dans les bras quand il aurait fallu. Qu’on a laissés seuls dans des chambres trop grandes ou trop petites, dans des nuits sans veilleuse, dans des journées sans tendresse. Ceux qui ont grandi comme on traverse un champ de mines, à tâtons, avec l’angoisse d’être de trop ou de mal faire, en se persuadant que c’est eux, le problème.

Il y a ceux qui, un jour, n’en peuvent plus. Qui tombent. Qui regardent le vide en face, sans plus y voir de menace. Juste un silence absolu. Un soulagement possible. Juin 2023. Un battement de cœur entre la fin et la suite.

Mais il y a surtout ceux qui tiennent debout malgré tout.

Pas parce que c’est facile.
Pas parce que c’est fini.
Mais parce qu’ils ont compris qu’on peut faire de ses blessures un feu. Que même les cendres peuvent éclairer la route.

La résilience, ce n’est pas l’oubli. C’est l’alchimie secrète entre la rage de vivre et la douceur qu’on s’accorde enfin. C’est oser dire : j’ai failli tomber, mais je suis encore là. C’est regarder son reflet sans baisser les yeux. C’est continuer de croire en l’amour, en la lumière, en demain.

Ce texte, c’est pour toi qui lis. Pour toi qui caches tes larmes derrière l’ironie. Pour toi qui fais des blagues quand ça saigne à l’intérieur. Pour toi qui avances, même à genoux, même à bout. Tu n’es pas seul.

Il n’y a pas de revanche à prendre. Il y a une vie à vivre. Une vie pleine. Libre. Et si possible, belle.

Pas malgré tout.
Mais avec.

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