Fêlure

A l’endroit de la fêlure

Au hasard de mes lectures, il y a parfois des textes qui me touchent, me transpercent. Ils résonnent et raisonnent au plus profond de moi. Le texte qui suit en fait partie ; je voulais vous le partager… avec la réponse que j’ai apportée à son auteure.

Texte original : Selene De Beaumont
Instagram : @seleneleslunesduncoeur
A retrouver sur son site : Les lunes d’un cœur

Il y a cet endroit en moi
que rien ne comble.
Pas les mots.
Pas les bras.
Pas même le temps.

C’est une fêlure fine,
silencieuse,
comme un trait de lumière
sur un vase ancien.
Elle ne saigne plus,
mais elle respire.
Elle est là, vivante.

Je l’ai crue honteuse.
Je l’ai crue faible.
Mais c’est à cet endroit que je ressens le plus.
C’est là que je suis vraie.
C’est là que je sais que j’ai aimé.

Et peut-être que rien ne pourra jamais
refermer cette brèche.
Mais je peux la border.
L’entourer de soin.
Y semer quelques fleurs discrètes.
Et apprendre à vivre
non malgré elle,
mais avec elle.

Elle ne m’abîme pas.
Elle me rappelle que j’ai été immense.
Peut-être pour la première fois.

Selene

À l’endroit de vos fêlures… Je vous ai lue. Et j’ai reconnu cet endroit dont vous parlez. Cet espace en soi que rien ne comble, pas même les bras, pas même le temps.

Moi aussi, je porte des fêlures. Elles ne saignent plus, mais elles respirent encore. Elles frémissent parfois sous un mot,sous un silence,sous un geste qui effleure un peu trop juste. Longtemps, j’ai cru qu’il fallait les taire. Qu’elles faisaient de moi quelqu’un de moins… Moins solide. Moins aimable. Moins digne. Mais j’apprends à les regarder autrement. Elles sont la preuve que j’ai aimé. Que j’ai senti battre quelque chose d’immense en moi. Et que je suis encore là.

Je crois que ce sont nos fêlures qui nous rendent humains. Peut-être même beaux. Elles ne nous abîment pas :elles nous rappellent où nous avons été vivants. Et si un jour, vous en avez envie ,je me tiens là. Pas pour combler. Pas pour refermer. Mais peut-être… pour marcher un peu à vos côtés. Fêlé, moi aussi. Et sincèrement touché.

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