Liberté

Là où je deviens libre

Il m’a fallu du temps pour comprendre que la liberté ne se crie pas, qu’elle ne se conquiert pas en une seule bataille. Elle s’apprivoise. Elle se glisse dans les fissures des certitudes, dans les moments où l’on ose dire non, ou encore dans les silences où l’on accepte d’être soi, même si personne n’applaudit.

Je ne m’appartiens qu’à moitié, et c’est là mon secret.
Je ne suis à personne, pas même à mes peurs.
J’avance sans armure, mais mes cicatrices parlent pour moi.
J’ai renoncé aux chaînes invisibles qu’on me tendait : les regards, les jugements, les « tu devrais ».
J’ai commencé à me choisir.

Je ne fuis pas, je marche.
Parfois contre le vent, souvent à contre-courant.
Je ne veux plus plaire, je veux être.
Je n’ai pas besoin d’élever la voix pour qu’on m’entende :
mon silence est désormais plus vaste qu’un cri.

Car oui, être libre, ce n’est pas s’éloigner de tout ni briser chaque lien. C’est, au contraire, marcher plus léger. C’est trouver l’endroit où je me tiens droit sans me justifier. C’est ne pas baisser la tête face à ce qui m’écrasait hier. La liberté, pour moi, ce n’est pas tout prendre, mais choisir ce que je veux vraiment garder.

Je découvre que la liberté n’est pas un drapeau brandi au sommet d’une montagne,
mais un souffle profond, un battement calme au milieu de la nuit.
Je n’attends plus rien, sinon de croiser une main qui ne m’enchaîne pas, un regard qui ne me juge pas, un amour qui ne me retient pas.

Je deviens libre dans l’amour.
J’apprends à aimer sans serrer, sans posséder, à rester parce que j’en ai envie, à partir quand mon cœur a besoin de s’élargir.
Je choisis, enfin.

Je ne suis jamais tout à fait seul.
Je porte en moi la mémoire de ceux que j’ai aimés, les rires partagés et les douleurs muettes, les silences qui m’ont façonné.
Je continue d’avancer, non pour fuir le monde, mais pour m’y tenir debout, entier, fragile et immense à la fois.

Je deviens libre parce que j’apprends à respirer avec ma vie, à écouter ce souffle qui me traverse, à ne plus plier sous le poids des attentes. Et chaque jour, je sens moins de chaînes et plus de ciel.

Peut-être est-ce ça, grandir : se dépouiller, pas à pas, de ce qui n’est pas soi.
Peut-être que la vraie force ne se mesure pas au nombre de victoires, mais à ce qui reste en nous quand tout s’effondre.
Aujourd’hui, je choisis d’être ce qui vibre encore, ce qui ne ment pas.
Je choisis de marcher léger, le cœur ouvert et les mains vides, comme un homme qui n’a plus peur d’aimer sans posséder, ni d’être aimé sans conditions.

Je deviens libre. Et je le resterai.
Parce qu’il y a, devant moi, un horizon que personne ne peut fermer.
Parce qu’il y a, en moi, un souffle qui ne demandera jamais plus la permission.
Parce que je ne serai plus jamais l’ombre de mes peurs.
Je deviens libre. Et c’est ma plus belle victoire.

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