Là où l’art devient soin (Art thérapie partie 2)

Cet article s’inscrit dans une série consacrée à un thème essentiel : le rôle de l’art dans le processus de guérison.

Après avoir raconté dans le premier volet comment l’écriture m’a permis de ne pas sombrer, j’ouvre aujourd’hui ce chemin vers une autre voix : celle de Julie Morin, art-thérapeute certifiée, dont l’expérience et le parcours illustrent la puissance de la création comme outil de transformation.et article ouvre une série en plusieurs volets consacrée à un thème qui m’est cher : le rôle de l’art dans le processus de guérison. Depuis plus de trente ans, l’écriture m’accompagne, m’aide à mettre des mots sur mes maux, à traverser les épreuves et à me reconstruire.

 

Quand la vie conduit à créer

L’art-thérapie n’est pas née dans les livres mais dans l’expérience humaine. Depuis des décennies, médecins et psychologues observent que peindre, écrire, danser ou jouer de la musique libère ce que les mots seuls ne parviennent pas à dire. Dans certains pays, elle fait déjà partie intégrante des soins. En France, elle progresse peu à peu, encore souvent méconnue mais de plus en plus reconnue comme un accompagnement à part entière.

Le parcours de Julie Morin en est une incarnation. « Mon parcours est assez atypique, mais l’expression artistique fait partie intégrante de ma vie ! J’ai toujours trouvé ressource dans le fait de peindre, écrire, chanter et créer ».

De l’Afrique à la France, de débuts dans le commerce international à une vie personnelle bouleversée par des séparations, Julie a traversé des épreuves qui l’ont conduite à chercher un sens, une guérison. Elle parle de son besoin de “déposer son désordre” : créer pour ne pas étouffer, peindre pour alléger le poids du quotidien, écrire pour avancer. « Mes toiles sont souvent le résultat d’une dépose », confie-t-elle. « J’y mets ce qui m’alourdit, ce qui m’empêche d’avancer ».

 

Plus qu’un mot :  une expérience

L’art-thérapie n’est pas un atelier d’arts plastiques. Il ne s’agit pas d’apprendre à peindre ni de créer une œuvre à montrer. C’est un processus où l’esthétique n’a aucune importance : la valeur se trouve dans le geste, dans ce qui se dépose.

Julie le dit clairement : « L’art-thérapie, c’est la liberté de créer sans attente de résultat. Ce qui compte, c’est le processus, pas l’œuvre finale ». Cette absence de jugement, cette mise à distance du “beau” permet d’ouvrir un espace où chacun peut déposer ce qu’il retient.

 

Résonances personnelles

En lisant ses mots, je repense à mes débuts d’écriture. À l’adolescence, je ne cherchais pas à écrire quelque chose de beau. Mes textes étaient bruts, parfois chaotiques, souvent sombres. Mais ils avaient une fonction : me libérer. Ils étaient une dépose, exactement comme Julie le décrit pour ses toiles.

Aujourd’hui encore, l’écriture est ce geste vital qui me permet de poser des mots sur mes maux. Et je comprends mieux, à travers le prisme de l’art-thérapie, pourquoi ce besoin est si essentiel : parce qu’il ne s’agit pas d’un résultat, mais d’un processus.

Quand l’art devient soin

Dans une société où les mots, la performance et l’esthétique dominent, l’art-thérapie rappelle une vérité simple : créer n’est pas réservé aux artistes. Créer, c’est respirer autrement, c’est transformer une douleur muette en matière vivante. Julie le dit avec simplicité : « Si c’est bon pour moi, c’est bon pour les autres, voilà ce que je me suis dit en initiant la certification de ce beau métier ».

C’est cette conviction qui l’a poussée à se former et à devenir art-thérapeute. Son histoire personnelle et son expertise se rejoignent : créer soigne.

Conclusion et ouverture

L’art-thérapie n’est pas un luxe ni une activité de loisir. C’est un soin, un espace d’accueil et de libération. Elle ouvre une voie là où les mots s’arrêtent.

Et vous, que pensez-vous de cette idée que l’art puisse être thérapeutique par lui-même, sans chercher le “beau” ? Avez-vous déjà expérimenté une pratique créative qui vous a libéré(e), sans souci du résultat final ?

Dans le prochain article, « Ce que l’art révèle en silence« , nous entrerons plus encore dans les fondements de cette pratique : pourquoi l’art touche-t-il des zones de nous-mêmes que le langage seul ne peut atteindre ? Quels sont les ingrédients qui rendent ce processus thérapeutique ? Julie Morin nous éclairera encore de son regard d’experte et de praticienne. Vous pouvez d’ailleurs la retrouver via son compte Instagram ou sur son site internet.

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