
La lumière au-dedans
Ici, il y a une lumière qui ne s’explique pas. Un éclat qui se glisse dans chaque matin, qui caresse les murs, effleure la peau, et rend le moindre geste plus doux, plus évident. Les journées s’enchaînent au rythme lent du soleil, sans un nuage pour en ternir le fil. L’air chaud porte cette odeur de sel qui s’invite partout, dans les cheveux, sur les lèvres, et que même les méduses ne peuvent gâcher.
Je redécouvre le bonheur simple d’être avec lui. Nous parlons, nous rions, parfois nous nous taisons… et c’est bien aussi. Il y a des silences qui ressemblent à des promesses, des instants où les regards suffisent à dire l’essentiel. Je le vois s’ouvrir, poser ses marques, tracer peu à peu son propre chemin. Il prend de l’assurance, et c’est comme si je pouvais, en silence, applaudir chacun de ses pas. Les visages qu’il croise ici lui sourient, et je me dis que la vie a parfois l’élégance de mettre les bonnes personnes sur notre route. Nous nous réapprivoisons, jour après jour, comme on retrouve un parfum familier que l’on croyait oublié.
Quant à moi, je me recentre. Je respire. J’apprends à ne pas courir vers tout, à laisser les heures faire leur travail, à leur confier mes impatiences. Je prends le temps — le vrai, celui qui n’exige rien — de vivre, de savourer, de me laisser vivre. Je ne sais pas de quoi sera fait demain. Mais je sais que cet avenir est à portée de main, et qu’il a, lui aussi, cette lumière. Une lumière qui éclaire sans brûler, qui apaise et qui guide, comme un horizon qui ne s’éteint jamais.

