
Faire la paix avec l’ombre (Chronique d’un retour à soi… ou presque).
Il y a deux ans, j’ai commencé à me retrouver. Pas pour devenir une meilleure version de moi-même, mais pour être plus proche de ce que je ressens, plus honnête avec l’homme que je suis devenu, même cabossé, même imparfait. Ce fut un chemin de traverse. Parfois escarpé, parfois sombre, souvent solitaire, mais ponctué d’étapes essentielles. Des mots posés sur mes maux, des regards qui ne jugeaient pas, des silences plus puissants qu’un discours.
L’écriture a été mon phare, même si elle n’est pas entrée dans ma vie à ce moment-là. Elle est là depuis longtemps. Depuis plus de trente ans, elle m’accompagne, présente dans les jours trop lourds, dans les nuits trop longues, dans les absences trop pleines. À maintes reprises, elle a été mon refuge, mon exutoire, ma boussole. Une vieille amie fidèle, qui n’a jamais réclamé autre chose que la vérité, même maladroite, même blessée.
Certaines personnes ont tendu l’oreille, d’autres ont simplement tendu la main. Et parfois, ça suffisait. Et puis, il y a eu ces absences. Des personnes qui comptaient énormément dans ma vie et qui, doucement ou brutalement, s’en sont éloignées. Certaines ont disparu sans un mot, d’autres n’ont jamais répondu, malgré mes messages, mes appels. Je ne comprenais pas. J’ai été peiné.
Mais aujourd’hui, je n’ai plus mal. Je ne renie rien : ni les longues années d’amitié, ni les moments de bonheur partagés. J’avance. Et j’apprends à faire sans ces présences, ou plutôt avec ces absences.
Je ne suis pas guéri. Je suis en convalescence. J’apprends à vivre avec ce qui ne partira pas. À respirer autrement. À danser, doucement, avec mes cicatrices. Je ne cherche plus à oublier. Je cherche à composer. Avec les absences, les vertiges, les colères rentrées. Avec cette part d’ombre qui fait aussi ma lumière.
Et si tu lis ces lignes et que toi aussi, tu avances à tâtons, sache que tu n’es pas seul. Les tempêtes passent. Le corps se souvient. Mais le cœur, lui, peut encore apprendre à battre autrement. À sa mesure. À son rythme. Et parfois, c’est déjà beaucoup…

