• Lit
    Éros

    Lettres de nuit

    Rejoins-moiColle ta peau à la mienneEt chavirons La nuit s’étire comme un soupirSur les draps froissés de nos silences.Mes mains savent lire entre les lignes,Et ton souffle, déjà, ponctue les phrases. Laisse-moi glisser au creux de tes parenthèses,M’égarer dans les marges de ton corps.Chaque soupir sera une virgule,Chaque gémissement, une métaphore. Je veux t’écrire sans plume,T’enlacer sans verbe inutile,Goûter à tes élans comme à un vers interditEt déclamer ton plaisir jusqu’à la dernière strophe. Ton dos sera mon poème à l’envers,Tes reins, des ponctuations affolées.J’inventerai des rimes charnelles,Avec ta langue, avec la mienne. Alors, viens.Entre les lignes de mes envies,Il y a tout un romanQui ne demande qu’à s’ouvrir.

  • TS
    À nu

    Ce que la nuit ne m’a pas pris

    Il y a eu cette nuit.Celle du 31 mai au 1er juin 2023. Un hôtel, des cachets, le silence. J’avais décidé que ce serait la fin. Que plus rien ne méritait que je reste debout. Que la douleur avait pris trop de place. C’est là que mes collègues m’ont retrouvé. Pas des collègues, des frères d’armes. Des hommes et des femmes qui ont ouvert cette porte sans savoir s’ils me retrouveraient vivant. Ils m’ont retrouvé. Coma profond. Pronostic vital engagé. Et pourtant, je suis encore là. Et je ne suis pas resté seul. Je me souviens de cette infirmière, là à mon arrivée en réanimation. De son regard, de sa…

  • Et pourtant
    À nu

    Et pourtant, il tient…

    Quand je vois la folie de chacun d’entre nous, je me demande comment le monde peut être encore debout. Les cris étouffés dans les salons trop rangés.Les guerres hurlées au nom d’idées qui ne nourrissent personne.Les masques qu’on porte pour survivre, les vérités qu’on enterre pour s’adapter.La vitesse. La surenchère. L’égo. La peur de manquer.Et ce besoin absurde d’avoir toujours raison, même au prix des liens.Même au prix de l’amour. Il y a des jours où l’humanité me semble ivre. D’elle-même. De ses promesses non tenues. De son incapacité à écouter. Et pourtant, le monde tient.Malgré nos dérives, nos colères, nos solitudes.Malgré les nuits où l’on ne croit plus à…

  • Majorque
    À nu

    Et si je disais oui ?

    Majorque.Rien que ce mot suffit à faire battre mon cœur autrement. J’y ai ri avec elle. Rêvé avec elle.On s’est amusé à imaginer une autre vie au détour d’un rocher, d’un commerce abandonné, d’un balcon sur la mer. Elle lançait, avec ce sourire que je connais par cœur : « Et si on remblayait un peu, on ouvrait un bar pieds dans l’eau ». Moi je riais, mais je sentais que ce n’était pas tout à fait une blague. C’était un rêve à mi-voix. Une projection tendre. Et puis un jour, elle ne rêvait plus. Elle m’a dit : « Viens ». Pas pour tout partager, pas pour tout fusionner.Mais…

  • Coulisses
    À nu

    Dans les coulisses des mots

    Il n’y a ni bureau prestigieux, ni rituels immuables.Juste une tasse de café, un rayon de lumière, le bruit discret du monde derrière les fenêtres. Souvent, cela commence ainsi : dans le silence un peu flou du matin, entre deux battements de présence.Rien de spectaculaire.Une lumière pâle s’invite sur le clavier, la tasse fume encore, et le monde extérieur semble suspendu juste assez longtemps pour me laisser un espace. Parfois le jour commence sans prévenir, et je m’installe là, dans ce coin un peu bancal mais familier.Une table qui grince, une chaise trop basse, un ordinateur qui chauffe trop vite.Et pourtant, c’est là, dans ce désordre tranquille, que les mots…

  • 214 Pitch
    Deux cent quatorze

    Deux cent quatorze : Et si tout pouvait changer… trop tard ?

    Deux cent quatorze, ce n’est pas un nombre lâché comme ça, par hasard. C’est le titre du roman sur lequel je travaille depuis quelques mois déjà. Et dont je partagerai quelques passages ici avec vous. Mais… pourquoi ce titre ? De quoi ça parle, ce roman ? Je pourrais partir dans de longues explications, mais je risque d’en dire trop. Alors le plus simple, c’est de vous en faire un pitch. Théo Depuiseaux approche la cinquantaine lorsqu’il voit sa vie basculer en une soirée. D’un côté, il décroche le jackpot : 214 millions d’euros à l’Euromillions. De l’autre, le verdict médical tombe : une tumeur cérébrale, avec une opération aussi…